Une légère brise caresse mes mains, soulève ma cape. Je suis seul, immobile dans ce prés d’herbes grasses et je regarde attentivement l’horizon. L’ombre du grand hêtre me protège du soleil, les nuages courent lentement dans le ciel bleu. Au dessus de moi les mouettes volent majestueusement en criant. J‘hume l’air marin, j’écoute les vagues écumantes composer une douce mélodie avec la falaise. Je me sens le vide à mes pieds. J’écarte tranquillement les bras. Je ferme les yeux et bascule. Le vide se fait. Je suis léger. Je vole. L’air me décoiffe. L’air m’entraine. Je respire profondément et rouvre les yeux. Je vois nettement les rochers escarpés, les rochers aiguisés, recouverts de coquillages coupant. J’entends la mer se fracasser contre les rochets, l’écume crépiter. Je sens le vent plus rapide, plus fort siffler à mes oreilles. C’est déjà la fin. Ce fût un instant de bonheur, de plaisir pour touts mes sens. Durant quelques secondes, je me suis senti si léger, et plus encore que d’habitude : heureux. Je recule d’un pas, d’un deuxième avant de me retourner et de quitter ce coin de paradis, ce coin entre terre et mer l’où je puise mon énergie.
Dans le vide.
05/06/10
Loïc MOUQUET