Glav trenk : Centre de contrôle
(Pluie acide)
Une pluie d’acide s’abat toujours sur la forêt. Une brume verte recouvre la végétation. Au sud, le soleil commence à percer les nuages jaunes, lourds, balayés par le vent. Dans quelques heures, peut être, la pluie cessera, la brume se dissipera. Louise attend, le front collé sur le plastro tiède, plein d’espoir, ce moment. Le moment où elle pourra s’évader de sa chambre.
Enfin, le signal rouge indiquant l’interdiction de sortie passe au vert. Elle rentre dans le sas et, moins d’une minute plus tard, en ressort équipée de sa combinaison. Elle respire l’air frais, parfumé et léger, se me dirige vers la forêt et au passage cueille un bouquet de roses bleues qu’elle hume. L’odeur de ces fleurs envoutante, elle l’adore. Des perles d’acide tombent encore des grands arbres de la forêt et s’évaporent en fumeroles vert au contact du sol rocailleux. Les combinaisons résistent à cette pluie mais qu’en quantité infime, il faut éviter tout contacte régulier avec ce danger mortel. Les murs de la base coupent la forêt en haut de la colline. De là, l’on peut voir les installations minières, la base militaire, le spacio-port, ainsi que, de l’autre coté, à travers les parois transparentes du grand mur, l’immense forêt avec toutes ses variétés de rouges et d’oranges. Adossée à un arbre, Louise contemple le spectacle de couleurs flamboyantes qui s’offre à elle, c’est comme une grande étendue de flammes et de feux inertes. Derrière elle, sur le chemin, l’on approche. Elle entend le bruissement des pierres roulantes sous les pas d’une personne. Elle ferme les yeux, perçoit ses mouvements, se les imagine. Il passe à coté d’elle, s’arrête quelques mètres devant, contemple le paysage, le soleil déclinant sur la forêt. Quand les derniers rayons du soleil ont disparu, Louise se relève silencieusement et redescend, sans bruit, laissant le mystérieux contemplateur dans le silence et la solitude, debout, droit devant, les mains croisées dans le dos.